La fin du livre Europe 1 ! 

Ça faisait longtemps je n’étais pas passé par là pour écrire, longtemps que je n’avais pas ressenti un besoin fort de poser des mots. Là ça fait quelques jours que ça trotte dans ma tête jour et nuit que les  mots se posent, se mêlent les uns les autres, dessinent un texte alors je le mets ici parce que je pense mettre des mots sur une émotion partagée par beaucoup à travers mon histoire personnelle.

Europe 1 quand j’étais petite ce n’était pas trop la radio qui était écoutée dans la voiture, ou très rarement pour une brève d’info. Chez moi on m’était plus les radios musicales, puis on est bien chauvin en Bretagne on écoute plus France Bleu Breizh Izel. Ça n’empêche que c’est une radio qui m’a accompagné dès lors où j’ai découvert le plaisir de l’information. C’est une radio qui a accompagné pratiquement une dizaine d’années de ma vie, des années où je me suis cherchée, j’ai grandi, j’ai élevé ma curiosité, mon intérêt pour le monde qui m'entoure.

Une radio avec laquelle je me suis souvent réveillée ou aidée à m’endormir. De la météo de Laurent Cabrol qui est très vite devenu un indispensable avant de sortir de chez moi le matin, les fameux c’est pas folichons qui amènent souvent aux fameux PPP ou PPO. Julie, son dictionnaire, sa voix reconnaissable parmi 1000, LA voix d’Europe 1, qui a rythmé de nombreuses matinées avec le carillon si mythique.  L’horoscope de Muriel Siron, celui-là ça fait déjà un moment qu’il n’est plus à l’antenne mais je m’y suis toujours pas faite. Quand je ne pouvais pas l’écouter parce que c’était bien tôt j’aimais le lire ou l’écouter en replay. Je l’écoute toujours aujourd’hui mais ailleurs… Ailleurs, comme on est beaucoup à avoir commencé à faire des infidélités à cette radio qui a tant rayonné en continuant à suivre les animateurs qui la quittaient les uns après les autres jusqu’à cette année où on a l’impression que tous les noms vont y passer en ce qui concerne les départs.

Je garderai les rencontres incroyables que ce soit les animateurs, les journalistes, les petites mains de l’ombre, ceux qu’on ne voit pas mais sans qui tout ça n’existerait pas. C’est aussi des rencontres entre auditeurs. Il y a forcément des rencontres qui marquent plus que d’autres. Ceux qu’on aura suivis jusqu’au bout, dans des horaires parfois improbables. J’ai pleuré en écoutant les derniers mots de Wendy Bouchard à l’antenne, je ne suis pas sûr de bien réaliser que fin août sa voix ne raisonnera pas sur cette radio. Pour elle, j’ai écouté parfois la radio en cachette à la cantine le midi, j’ai mis un réveil à 5h57 de nombreux samedis et dimanches matins. Je peux l’avouer j’ai parfois écouté la radio dans l’amphi de la fac plutôt que le cours trouvant plus intéressant de faire le tour de la question plutôt que le cours. On ne parlera pas des apéros du samedi soir où je perdais souvent le fil des conversations, un AirPods à l’oreille. Je n’oublierai pas les dimanches matin à faire ma petite souris dans la régie, à rire avec l’incroyable Fabrice Laffitte. Tout comme les petits moments le soir en week-end avant de partir en soirée. J’oublierai encore moins les moments aux salons de l’agriculture ou les moments à attendre devant la radio rue François 1er où il se passait toujours quelque chose. Tant de souvenirs résumés en quelques lignes qui ont commencé dans cette rue, dans un studio pour le journal pendant « les pieds dans le plat » avec Cyril Hanouna, Valérie Benaim, Jean-Luc Lemoine, le grand Pierre Bellemare et tant d’autres. L’histoire a commencé par un besoin de rire, d’oublier les idées noires qui trottaient dans ma tête et s'est transformée en une belle passion pour cette radio et sa qualité d’information, sa liberté de ton.

Je ne cite que Wendy mais je pourrais en citer tant d’autres. Nikos qui m’a toujours impressionné par son ton si particulier, la petite fille qui regardait la star Ac à la télé avec sa mémé avait des étoiles dans les yeux la première fois que je l’ai vu. Assister à certaines de ses émissions, écouter chacune d’elles parce que c’était des rendez-vous intimistes que j’adorai. Rencontrer ces personnes qui font partie des murs de la radio comme Julie ou Laurent Cabrol. Apprécier des moments dans le public, celui d’Anne Roumanoff, d’Alessandra Sublet ou encore de Daphné Burki. Tant de personnes qui sont passées par Europe 1 qu’on a apprécié écouter, qui nous ont fait rire. Ceux qui nous informaient le matin, le midi, le soir, la nuit, tant de personnes qui ont fait les beaux jours de la radio et dont j’ai apprécié prendre du temps à les écouter.

Europe 1 c’était aussi les rediff de nuit qui m’ont accompagnée à chaque insomnie et pour ceux qui me connaissent ce n’est pas rien. Ça représente beaucoup d'heures d’écoute et je dois dire aujourd’hui que l’émission d’Hondelatte en plein milieu de la nuit, on a connu mieux pour aider à dormir. Plus sérieusement, Europe 1 c’est une radio que j’ai profondément aimée, qui m’a fait grandir (oui je me répète, et alors ?), qui m’a accompagné pendant les moments tragiques qui ont rythmé l’histoire de notre pays et le monde ces dernières années comme les attentats du 13 novembre, je n’oublierai jamais cette nuit, matinée d’informations. C'en est une parmi tant d’autres. Aujourd’hui, quand j’écris ces mots je n’ai pas la sensation que c’est la fin d’un chapitre mais plus du livre. Toutes les belles histoires ont une fin et parfois la fin à un goût amer mais laisse des souvenirs merveilleux plein la tête.

Merci à tous ceux qui m’ont accompagnée ces années à travers les ondes !

Merci Europe 1 !

Alors, Europe 1, je ne sais pas trop à quoi tu ressembleras à la rentrée, j’avoue que ça me fait un peu peur et que je n’ai même pas envie d’essayer de voir ce que ça donnera. Je sais que nombreux sont ceux qui ont donné leur énergie pour essayer de te voir à nouveau rayonné comme avant. Pour ton histoire, pour qu’elle ne soit pas salie je rêve secrètement ( et en même temps c’est plus tant que ça un secret) que tu changes de nom pour que le livre se ferme et que les souvenirs qui sont aujourd’hui si beaux restent intactes.