25 ans…
Aujourd’hui c’est un texte un peu plus personnel que je vous partage par ici. Je sais que ça n’intéresse pas grand monde mais c’est une façon pour moi d’avancer, d’extérioriser. J’ai commencé à poser ces mots le jour de mes 25 ans, c’était plus fort que moi, les semaines, les mois ont défilé. Je suis revenue dessus souvent. Je l’ai relu beaucoup, des fois je rajoutais un mot, d’autre fois c’était plus. Il m’est arrivé de le supprimer entièrement. J’ai mis du temps à savoir quel mot mettre, comment réussir à dire ce que je voulais, ce que je ressentais. Je me suis posé des questions sur ce qui me travaillait vraiment, je suis allée au plus profond de moi, au plus profond de ce que j’avais enfouie.
Je dois dire que j’ai la sensation d’avoir vécu toute une vie pour savoir ce que ça ferait d’avoir 25 ans, de savoir ce que la vie me réservait pour cette année-là. Comme ci, c’était obligé qu’il m’arrive quelque chose, comme si c'était nécessaire. Plusieurs mois que je cherche à mettre des mots sur ce que je ressens depuis que j’ai soufflé ces bougies, ce que je ressentais avant de les atteindre. Ce n’est qu’un chiffre diront certains. C’est vrai, mais je trouve qu’on a tous des âges qui sont plus dur que d’autres à fêter, à porter. Les 25 ans en font pleinement partie pour ma part.
Soyons honnête, j’ai eu besoin de plusieurs semaines, de faire un point avec moi-même pour pouvoir accepter l’idée que j’allais avoir ce putain d’âge. Oui, oui ce putain d’âge, je n’ai pas d’autres mots. Un putain d’âge que je traverse comme l’étape nécessaire de ma vie. Je dirais que pour la première fois j’ai la sensation de vivre pleinement. Comme ci jusqu’ici j’avais un poids inconscient qui m'empêchait de réellement avancer. Je survivais plus que je ne vivais. Plus précisément je dirais que je vivais pour les autres, leur faisant croire que j’étais heureuse et que j’allais bien, m’empêchant d’exprimer ce que je ressentais réellement au plus profond de moi même. Aujourd’hui, j’ai la sensation d’avoir trouvé la clé pour me délivrer de ce poids et libérer la colère que je garde depuis plus de 25 ans. Une colère que je n’ai jamais exprimée mais que j’ai cultivée en silence ne sachant pas si elle était légitime et contre qui, contre quoi j’avais toute cette rage. Ça serait mentir de dire qu’elle a disparu. Si c’était si simple ça se saurait !
Les 25 ans c’est des obstacles, des obstacles que j’avais vu venir, d’autres que je n’avais pas prévu mais que j’ai provoqué inconsciemment. Jouer avec sa vie pour voir si elle a de la valeur, si c’est le moment ou si on a encore des choses à vivre. Ça peut paraître glauque dit comme ça mais c’est ma réalité. J’ai toujours eu ce besoin de me mettre en danger. La petite fille réservée, innocente qui quand elle décide de sauter en parachute on se dit c’est de son âge. La réalité est que ce saut c’était pour nourrir mon attirance pour le vide. Cette adrénaline qui nous rappelle qu’on est vivant, qu’on a un cœur, dont on n’avait oublié l’existence, qui bat au fond de notre poitrine. Cette fille qui traverse la route n’importe quand pour savoir si elle va avoir la présence d’esprit d’éviter les voitures, si elle tient un peu à la vie quand même.
Si je devais m’adresser à la petite fille que j’étais pour changer quelque chose, je lui dirais de ne pas garder cette colère, de la sortir parce que la peur de montrer aux gens qui l’aiment qu’elle est blessée ne doit pas l’empêcher d’exprimer ce qu’elle ressent. Je lui dirais qu’elle a le droit d’être triste et que plus elle gardera tout pour elle, plus ça sera difficile. Que sa colère est légitime mais qu’elle ne s’atténuera jamais si elle n' accepte pas qu’elle existe, qu’elle est là. Ne pas l’exprimer enfant ça la rend juste destructrice quelques années plus tard et 20 ans plus tard ça sera toujours une raison de luttes avec toi même. Je lui dirais qu'il ne faut pas qu’elle s’empêche de vivre même si personne ne croit en elle, surtout qu’elle s’écoute parce que personne sait mieux ce qui nous fait du bien ou du mal que nous même. Surtout, je lui dirais qu’un jour elle se rend compte que ce n’est pas forcément ceux pour qui elle aurait tout donné qui l’aideront le mieux à sortir de tout ça. Puis sa vie elle la vit pour elle pas pour les gens qui l’aiment alors putain soit triste, soit en colère, dis leur ce qui a dans ce coeur qui bat même dans la forteresse qu’elle a construit autour.
Pour finir, je dirais que j’ai la sensation que mes priorités, l'importance que je pouvais accorder aux autres ont totalement été réévaluées comme ci j’avais fait un bilan vu ce qui allait et ce qui n’allait pas. Ce qui valait le coup ou non. Ce qui me faisait réellement du bien ce qui était illusoire. Que la claque, l’obstacle que la vie m’avait réservé pour mes 25 ans je l’ai surmonté et que c’est la seule chose qui m’a permis réellement d'accepter que j’avais le droit d’être faible et que j’avais la force d’affronter mes problèmes entourée que de la famille que l’on se créait : Mes deux amis très proches. Une claque dont une page ne pourra se tourner que réellement le jour de mes 26 ans… Je sais que ce jour-là je ne serai plus jamais la personne qui a soufflé les bougies de ses 25 ans !