Jean Le Cam…. À travers mes mots !
Jean Le Cam, le Roi Jean cet homme qui nous a émerveillé pendant sa folle course. Cet homme que l’on a envie de remercier pour toutes les émotions que l’on a ressenti en suivant ses aventures pendant ces 81 jours de Vendée Globe. Beaucoup ont commenceà le suivre de plus près suite au sauvetage de Kevin Escoffier. Cette nuit où on a été plusieurs à être en apnée jusqu’à la confirmation du sauvetage. Pour ma part c’est une émotion parmi toutes celles ressenties depuis ma découverte du Vendée Globe.
Haute comme trois pommes, le premier Vendée Globe de Jean, le premier que je suivais, j’avais 8 ans. J’ai découvert la course en primaire, à l’école on nous avait attribué deux skipper par classe et chaque jour on devait suivre leur avancée. J’avais trouvé ça tellement chouette, j’ai commencé à m'intéresser aux autres skippers. À la fin les deux noms qui m’auront marqué seront celui de Jean et Vincent Riou. 4 ans après, c’est leur course à eux que je suivais avant celle des autres. Le premier chapitre de l’histoire Le Cam/PRB. Une histoire de sauvetage qui aura marqué les esprits, la preuve quand le sauvé est devenu le sauveteur dans cette édition on n’a tous vu une symbolique très forte. Maintenant je suis le Vendée Globe avant même qu’il ait débuté, pour voir l’avancée du projet Yes We Cam, pour essayer de savoir s'il va se lancer dans la course avant que ça soit officiel. Je suis admirative de ces hommes et femmes qui partent en mer, je suis d’autant plus admirative de Jean qu’il le fait avec un tout petit budget. Il l’a prouvé encore une fois que ça n’empêchait pas d’arriver dans les premiers.
Je vois en Jean une personne tellement simple, humaine et généreuse. Il nous fait sourire avec son phrasé unique, un des phrases que l’on oubliera pas « Trop dire fait rire, bien faire fait taire ». Cet homme qui pour une blague nous aura fait chercher sur google si ça existait vraiment les poissons volants. Même les vidéos où il présente des problèmes tournent à la dérision, comme pour sa J2 où il a dû monter en haut du mat, c’est pas une manoeuvre anodine, ce n’est pas sans risque et pourtant on retiendra sa vidéo haut perché sur son mât où il se compare à un caméléon. Ces vidéos sont des petits rien qui font sourire, c’est une parenthèse dans une vie parfois pas très drôle et cette année encore plus, une bouffée d’oxygène. Pendant qu’on suivait ses aventures, on oubliait un temps le climat anxiogène. Je pense que c’est sa simplicité qui le rend si attachant, c’est presque inexplicable ce qu’il dégage, le bien qu’il fait. Beaucoup l’on vu comme un héros après le sauvetage de Kevin, je n’oublierai jamais les mots qu’Anne, sa femme avait dit à ce sujet « Ne dites pas à Jean que c’est un héros, il est juste heureux que tout ce soit bien terminé ». Le côté héroïque que beaucoup ont vu est plutôt un acte humain. Un côté humain que beaucoup ont perdu et ne se rendent pas compte à quel point ça peut être quelque chose de normal pour d'autres de venir en aide à une personne en détresse. C’est cette bouffée d’humilité qui a réchauffé nos cœurs dans ce monde de plus en plus solitaire, égoïste. Il ne faut pas oublier que si le Vendée Globe est une course en solitaire c’est avant tout une aventure humaine.
C’est le moment où je vous dis que j’ai pleuré devant la remontée du chenal il y a quelques jours et la conférence de presse. C’était à son image, du moins à l’image que j’ai de lui avec de l’émotion mais quelques blagues pour détendre un peu tout ça. Je suis passée du rire aux larmes en alternance. Beaucoup pendant qu’il a raconté toute les galères qu’il a eu, le doute de pouvoir aller jusqu’au bout avec des casses pas négligeable mais pourtant il l’a fait. Il a galéré et il a réussi à nous faire rire malgré tout ça. Même quand il nous raconte qu’il a une côte cassée, il arrive à nous faire sourire et rire. On n’oubliera la belle danse lors de la remonter du chenal parce que Jean en plus d’être un skipper est un passionné de danse.
La petite fille que j’étais lors de la première course que j’ai suivie à garder son rêve de gosse d’un jour être aux Sables d’Olonne pour un départ de course et une arrivée, où d’avoir la chance de croiser la route de Jean. La gosse a grandi avec ces rêves dans la tête.
Je finirai par un simple merci parce qu’il l’a si bien dit lors de la remonté du chenal « le vrai partage c’est quand on se dit merci » ! Merci pour cette course, pour toutes les précédentes et surtout pour l’émotion partagée !
Clac ! Clac ! Clac ! Yes We Cam !